Le Velours

Le Velours

Ce terme qui vient du latin villosus et signifie "couvert de poils", s'applique à des textiles très variés. Ainsi, on parle de velours aussi bien pour un tapis noué que pour une moquette tuftée, pour un lainage gratté (velours de laine ) que pour toutes sortes de tissus garnis de poils selon des techniques diverses. Le tissu velours proprement dit est constitué d'un tissage de fond dans lequel s'intègre une couche de poils plus ou moins longs, droits ou couchés, sur l'endroit de l'étoffe.

Depuis les temps les plus reculés, les hommes ont eu l'idée d'inclure des poils à leurs tissages, pour en accroître l'épaisseur et le pouvoir isolant ou simplement comme ornement. Les tissus de velours que nous connaissons sont nés en Italie vers le XVe siècle; il s'agissait d'étoffes de soie d'un luxe inouï, où les motifs végétaux et les architectures se détachaient en velours sur un fond de satin ou, à l'inverse, en satin sur un fond velouté.

Les velours peuvent être réalisés de différentes manières. Les étoffes bon marché ont pour base un tissage en armure toile, tandis que celles de meilleure qualité ont un fond en sergé dont les fils qui flottent sur l'envers recouvrent et maintiennent en place les poils du velours. On distingue les velours par chaîne, pour lesquels le poil est formé par des fils de chaîne supplémentaires, des velours par trame, obtenus à partir de duites. Les premiers sont plutôt utilisés en ameublement, les seconds dans le domaine vestimentaire.

Après le tissage, le velours subit différents traitements d'apprêt: l'envers de l'étoffe peut être encollé ou traité à la cire afin de fixer le poil. L'échaulage consiste à projeter sur le tissu du lait de chaux pour rendre le poil plus rigide et faciliter sa coupe. Le velours peut encore subir un vaporisage, un brossage et parfois un tondage. Ce n'est qu'après ces opérations qu'il acquiert ses caractéristiques de souplesse et de luisant.