Florence Sechaud

« Les racines, c'est la routine ». Cet adage pourrait être appliqué à Florence Séchaud qui, après plusieurs vies professionnelles mêlant l'art de la beauté, l'art de l'encadrement à celui, plus étonnant, de la politique (elle fut élue et adjoint au maire du 12è arrt), décida de suspendre ses travaux de pastel et d'huile pour se consacrer, avec passion, à la sculpture. Participant à l'aventure exploratoire et formatrice d'ateliers collectifs, entre autres ceux de sculpteurs reconnus comme Hans Marks et Jean-Charles Mainardis, Florence concentra son travail sur la représentation de modèles nus. Elle réussit, petit à petit, à traduire les attitudes complexes prises par le corps humain. Pour en extraire la puissance ou la fragilité, la souplesse ou le légèreté. On sent, en observant l'évolution de son travail, que Florence prend de plus en plus de plaisir à travailler la matière qui se forme et se reforme sous ses doigts pour re-créer la vie. Un instantané de la « vie extérieure » qui doit réussir à capturer le mouvement en le préservant mais aussi un instantané de la « vie intérieure » : tour à tour la mélancolie, la réflexion, le doute, la fierté, l'abandon, le rêve, viennent à notre rencontre pour irriguer nos propres sentiments, nos interrogations ou nos doutes. D'où les choix subjectifs que nous opérons en faveur de telle ou telle représentation qui nous parle, nous concerne, nous implique et qui, surtout , nous révèle une partie de notre propre personnalité. C'est la magie rare de la sculpture de pouvoir créer un lien étroit entre l'esprit et la matière, entre l'imaginaire et le réel. Un sculpteur comme Florence Séchaud, nous permet de retrouver ces instants de vie, des instants fugitifs saisis par elle pour longtemps. Juste pour le plaisir.