La mosaïque est un moyen d'expression artistique très ancien et on la retrouve dans de nombreux continents: mosaïques péruviennes ou mexicaines en turquoise, jade, or, perles et coquilles à l'époque précolombienne; mosaïques de jade en Chine pendant la dynastie Han (150-113 a.C.); mosaïques en tortues, coquilles, plumes en Océanie; mosaïques de perles et coquilles en Afrique; mosaïques d'argile cuite en Afghanistan...

Des fouilles archéologiques ont permis de découvrir des restes importants, en qualité et en quantité, datant de la civilisation sumérienne (IIIème millénaire avant J.C.). D'autres peuples de l'Antiquité employèrent la mosaïque: en Grèce et en Sicile, à partir du Vème siècle avant J.C: on trouve des mosaïques de pavement avec motifs figuratifs ou géométriques, exécutés avec des petits cailloux ronds d'abord puis cubiques. A l'époque alexandrine la mosaïque eut un grand développement dans les pays de culture hellénique.

L'art romain épanouit et fit sienne la technique de la mosaïque à partir du IIème siècle avant J.C. L'emploi de la mosaïque s'étendit ensuite dans toutes les provinces de l'Empire.

La mosaïque classique romaine, dans ces différentes périodes et aspects, continua à être employée jusqu'au VIè siècle ap.J.C. La mosaïque paléochrétienne se développa à partir de l'édit de Constantin (313 après J.C.): employée surtout comme art mural, elle privilégie l'expression mystique à la perfection technique et préfère l'ésotérisme de l'or et des couleurs à la sobriété des pavements romains en marbre.

Pendant tout le Moyen-Age, l'art chrétien utilisera la mosaïque suivant les styles successifs: paléochrétien, byzantin, roman et gothique, en créant des oeuvres d'une fabuleuse beauté. En Orient, l'iconoclastie islamique fit prendre essor surtout à l'incrustation à motifs géométriques, tandis que l'art juif créa des mosaïques extraordinaires au VIème siècle. L'art chrétien du Moyen-Age nous donne aussi des pavements figurés, en mosaïques de marbre et des incrustations géométriques.

QUELQUES TECHNIQUES

En Occident, la mosaïque antique, se décline sous ses deux expressions les plus répandues et connues: romaine et byzantine.

La mosaïque contemporaine, elle, comprend un ensemble d'activités, de techniques et critères esthétiques très variés: de la mosaïque industrielle à la réalisation artisanale.

A l'extrême fin du XIXe siècle, apparaissent les premières tesselles dimensionnées ou moulées, de format standard que l'on peut juxtaposer telles quelles et la naissance de la mosaïque industrielle.

SPÉCIFICITÉ DE LA MOSAÏQUE ROMAINE

Dans l'Antiquité, les Romains ont codifié les 'tesserae' ou tesselles sous le nom d'opus, dont voici quelques exemples:

Opus lapilli: technique de réalisation des mosaïques de galets;

Opus tessellatum: tesselles de forme cubique d'un maximum de 1cm d'épaisseur, utilisées pour la réalisation de dessins géométriques et de bordures;

Opus sectile: mosaïque de pavement composée de grandes tesselles obtenues par une coupe géométrique précise;

Opus musivum: mosaïque utilisée pour le revêtement des murs et composée occasionnellement de pâte de verre;

Opus incertum: mosaïque composée de tesselles taillées de façon irrégulière.

TECHNIQUES DE POSE

On distingue essentiellement:

la méthode indirecte ou inversée, utilisée pour couvrir les grandes surfaces souvent à l'extérieur: la face de la tesselle destinée à être visible est préparée à l'avance, collée sur un tissage représentant les différentes parties de la mosaïque. L'ensemble est fixé dans le ciment à son emplacement définitif. la méthode directe, qui consiste à placer directement les tesselles sur le liant et support définitif, au fur et à mesure de la réalisation de la mosaïque.

la méthode directe sur stuc provisoire: c'est la méthode utilisée pour réaliser des copies de mosaïques antiques. La mosaïque est d'abord réalisée à l'endroit sur un lit de chaux et extraite par un tissage encollé sur la mosaïque, pour être ensuite appliquée sur un support définitif.

Source : www.stuc-mosaic.com